Patrick Dubé et Claire Grillet
Les approches cocréatives ont fait leur place sous les projecteurs au cours des dernières années eut égard à leur potentiel en matière d’innovation technologique, de processus ou encore en matière d’innovation sociale. Le secteur de la santé représente certainement l’un des domaines d’application les plus actifs de ce type d’approche.
Malgré son potentiel, ce phénomène se manifeste souvent par des ateliers ponctuels de quelques heures, voire d’une journée entière, limitant ainsi la portée et les retombées de ce type démarche au delà du « travailler ensemble ». Bien sur le post-it facilite la réflexion collective, permet d’exprimer différents points de vue et représenter des idées. Cependant, pour réellement favoriser l’émergence et l’ancrage d’innovations dans le système de santé, force est de constater que ces approches doivent s’inscrire dans une démarche plus large incluant des activités d’exploration, d’expérimentation et d’évaluation permettant diversifier la mobilisation des savoirs et de faire émerger de nouvelles connaissances sur le terrain.
C’est ce que propose l’approche Living lab, une modalité d’innovation non plus « centrée » sur l’usager mais « portée » par l’usager, dans laquelle l’art « profane » représente un réel levier d’innovation en favorisant l’empowerment des usagers et en apportant plus de profondeur au processus cocréatif lui-même.